Présenter la forme d'un texte poétique consiste à en dégager la structure verticale (longueur de la strophe) et la structure horizontale (longueur du vers). On peut également décrire le rythme, la disposition, le genre et la richesse des rimes. L’ensemble de ces observations formelles doivent toujours donner lieu à des interprétations, spécifiques pour chaque texte.

• Règle du e muet
La règle du e muet permet de couper couper le vers en un nombre de syllabes correct. Elle s’applique à tous les mots qui se terminent par un –e (ou -es
Au sein du vers
- Le mot se termine par un « e » et est suivi d’un mot commençant par une consonne, alors le e se prononce et forme syllabe
Chanter le va/gue/ chœur de mes jeunes années
- Le mot se termine par un e et est suivi d’un mot commençant par une voyelle, on dit que le e est muet, il ne se prononce pas.
Je sors, pâ/l(e) et/ vainqueur
En fin de vers
Un « e » à la fin d’un mot situé à la fin d’un est toujours muet.
Et moi, je l’avais vue encore toute pe/tit(e)

• Diérèse et synérèse
Cette règle s’applique dans le cas de la présence d’une diphtongue (collusion de deux voyelles distinctes) au sein d’un mot
Faire la diérèse consiste à compter faire entendre distinctement les deux sons voyelles et donc à compter deux syllabes pour la diphtongue
Je renvoie Her/mi/one, et je mets sur son front
Faire la synérèse consiste à compter ne faire entendre qu’un seul son voyelle et donc à compter une syllabe pour la diphtongue
S’apprivoise et de/vient/ fami/lier/ avec moi

• Disposition des rimes
Considérons un système de quatre vers rimés deux à deux. Il existe trois dispositions possibles
- Rimes suivies ou plates : a/a/b/b
Une terre au flanc maigre, âpre, avare, inclément,
Où les vivants pensifs travaillent tristement,
Et qui donnent à regret à cette race humaine
Un peu de pain pour tant de labeur et de peine

- Rimes croisées : a/b/a/b
Que j’aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter ta peau

- Rimes embrassées : a/b/b/a
Un damné descendant sans lampe,
Au bord d’un gouffre dont l’odeur
Trahit l’humide profondeur
D’éternels escaliers sans rampe

• Longueur des strophes
Distique (2 vers), tercet (3 vers), quatrain (4 vers), quintil (5 vers), sizain (6 vers), octain (8 vers), dizain (10 vers)

Longueur des vers
• vers de 5 syllabes : pentasyllabe - La / ru/meur/ ap/proche.
• vers de 6 syllabes : hexasyllabe - Fuy/ons/ sous/ la/ spi/rale
• vers de 7 syllabes : heptasyllabe - C'est/ l'es/saim/ des/ Djinns/ qui/ passe,
• vers de 8 syllabes : octosyllabe - Ils/ sont/ tout/ près !/ - Te/nons/ fer/mée
• vers de 10 syllabes : décasyllabe - Cris/ de/ l'en/fer!/ voix/ qui/ hur/le et/ qui/ pleure !
• vers de 12 syllabes : alexandrin - Vous/ vous/ tai/sez,/ Ma/da/me, et/ ce/ cru/el/ mé/pris

Richesse de la rime
• rime pauvre : 1 son en commun - De ton corps si beau / Miroiter ta peau
• rime suffisante : 2 sons en commun - Et qui donnent à regret à cette race humaine / Un peu de pain pour tant de labeur et de peine
• rime riche : au moins 3 sons en commun - A peine les ont-ils déposés sur les planches / Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Nature de la rime
• rime féminine: se termine par un "e muet"
• rime masculine : toutes les rimes non féminines

Index